Ensemble pour un monde meilleur


30 March 2021

7 minutes

Pour atteindre les objectifs ambitieux des Nations Unies en matière de développement durable à l'horizon 2030, les entreprises d'e-commerce se fixent des objectifs ambitieux. Toutefois, de plus en plus d'entreprises sont désormais conscientes que, bien que le travail en solitaire soit payant, le fait de combiner leurs efforts leur permet d'obtenir de bien meilleurs résultats.

Pour Amcor, fournisseur mondial d'emballages, et VEOLIA, multinationale française spécialiste de la gestion internationale des déchets, de l'eau et de l'énergie, le développement durable constitue un engagement essentiel. Dans le cadre de son projet de mise en œuvre d'une économie circulaire, Amcor utilise la modélisation virtuelle pour concevoir et tester les matériaux d'emballage les plus adaptés aux usages des consommateurs et aux systèmes de recyclage dans le monde entier. Pour atteindre cet objectif, VEOLIA utilise quant à elle l'intelligence artificielle et est en train de lancer des services de collaboration en matière de conception d'emballages, pour aider les fabricants à concevoir des produits écologiques et à optimiser le tri et la recyclabilité en fin de vie.

L'objectif d'économie circulaire commun à ces deux entreprises constitue un bel exemple d'accélération des progrès vers la réalisation de l'ODD 12 de l'ONU, établir des modes de consommation et de production durables, ainsi que des ODD concernant le changement climatique, les villes durables, la protection de l'écosystème et la croissance économique. Comme le montrent Amcor et VEOLIA, l'alignement des efforts en ce sens sur l'ensemble du cycle de vie du produit permettra d'atteindre ces ODD plus rapidement.

« L'emballage responsable fait partie intégrante de la réponse », explique David Clark, vice-président chargé du développement durable chez Amcor. « Mais il est également nécessaire de disposer d'une infrastructure de recyclage et du soutien des consommateurs et de l'ensemble de la société, qui se reflète dans les attitudes et les comportements. »

L'un des principaux obstacles est l'absence de canaux de communication entre des entreprises et des industries qui n'ont jamais interagi auparavant. Amcor et VEOLIA, par exemple, opèrent traditionnellement aux deux extrémités opposées du cycle de vie du produit. Les deux sociétés cherchent à créer un modèle plus circulaire, mais chaque société aborde le défi du développement durable exclusivement de son propre point de vue.

« Nous devons lier la conception du produit à sa fin de vie, mais pour le moment, ces deux mondes ne communiquent pas vraiment, déclare Sébastien Flichy, vice-président Innovation et valorisation chez VEOLIA France. « Certaines questions relatives à la gestion de la fin de vie des produits, telles que leur composition et leur taille, affectent la manière dont ils sont triés lors du processus de recyclage, et ces questions ne sont pas clairement examinées lors de la conception du produit. Nous devons adopter une approche de co-construction, dans laquelle la fin de vie est prise en compte dès la conception du produit.

Mais Amcor et VEOLIA ne sont pas les seuls à tenter de relever le défi. Les deux sociétés collaborent avec la Fondation Ellen MacArthur, un réseau à but non lucratif basé au Royaume-Uni, qui rassemble des entreprises et des ressources issues de différentes disciplines pour promouvoir l'économie circulaire. En réalité, il existe une organisation à but non lucratif comme celle-ci dans tous les secteurs et pour tous les défis en matière de développement durable, visant à faciliter la collaboration pluridisciplinaire afin d'obtenir des résultats tangibles.

Créer une compréhension commune

Parmi ces réseaux à but non lucratif, nous pouvons notamment citer Circle Economy, Business for Social Responsibility et la Global Enabling Sustainability Initiative (GeSI) Chacun cherche à confronter plusieurs points de vue et à permettre aux entreprises de développer et atteindre des objectifs communs en matière de développement durable.

« Aucune entreprise ne peut atteindre seule ses objectifs de développement durable », affirme Luis Neves, PDG de GeSI, une organisation basée à Bruxelles qui connecte les entreprises des technologies de l'information et de la communication, pour qu'elles puissent collaborer sur la durabilité sociale et environnementale. « Après tout, tous les services, les systèmes, les données, les logiciels et les personnes, dans le monde entier, sont interdépendants. Qu'il s'agisse d'identifier les désirs et les besoins des clients ou de connaître en détail sa chaîne de valeur et d'approvisionnement, comprendre le rôle que joue sa propre entreprise dans l'écosystème mondial est crucial pour minimiser les risques et travailler efficacement. »

Collaborer avec des concurrents et des secteurs avec lesquels elles n'interagissent pas habituellement peut constituer un obstacle majeur pour ces entreprises, en particulier lorsque chaque participant a un point de vue différent sur ce que signifie le développement durable. En établissant des normes qui fonctionnent pour chaque maillon de la chaîne de valeur, GeSI fournit aux entreprises la dynamique neutre dont elles ont besoin pour atteindre des objectifs communs et créer des solutions plus intelligentes.

« Notre plus grand défi consiste à éviter les doublons et la concurrence inutile entre les entreprises », explique M. Neves. « Pour cela, il faut d'abord comprendre qu'il est dans l'intérêt de toutes les parties de collaborer, avec une vision claire du bien commun. Nous nous efforçons de définir une vision et des règles permettant d'aligner l'objectif commun et les rôles de chacun, dès le début du processus, en posant les bases de manière collaborative, transparente et inclusive. Nous nous efforçons de veiller à ce que chacun assume ses responsabilités et à garder des normes ambitieuses, ce qui garantit la crédibilité et la transparence de notre organisation. »

Des efforts considérables

En interconnectant les problématiques et les avantages, GeSI et d'autres organisations similaires permettent aux entreprises de travailler sur des objectifs partagés, mais également de créer des boucles de feedback, pour informer et inspirer en continu les projets d'innovation pour un avenir durable.

« Grâce à un environnement de collaboration unique, tel que nos groupes de travail axés sur le développement durable, nous pouvons servir d'amplificateur », déclare M. Neves. « Nous pouvons prendre les idées, les stratégies et les ambitions de différentes sociétés et les mettre en synergie pour un impact plus important. Plusieurs parties sont impliquées, ce qui permet de se concentrer sur un leadership éclairé et des stratégies bénéficiant à tous.

« Comprendre le rôle que joue sa propre entreprise dans l'écosystème mondial est crucial pour minimiser les risques et travailler efficacement. »

Luis Neves, PDG de GeSI

Un projet récent de GeSI démontre la puissance de ces boucles de rétroaction. L'organisation a rejoint le Circular Electronics Partnership (CEP), qui comprend le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), le Green Electronics Council, l'Union internationale des télécommunications (ITU), la Plate-forme pour accélérer la transition circulaire (PACE), la Responsible Business Alliance (RBA) et le Forum économique mondial, afin de développer une vision et une feuille de route unifiées, vers l'économie circulaire, pour les entreprises des technologies de l'information et de la communication (TIC).

« Nos relations avec le CEP nous ont permis de participer à des discussions productives avec les membres d'autres organisations du monde entier, de comparer nos programmes d'économie circulaire, de partager nos connaissances pour relever les défis du secteur et d'élever nos ambitions en matière de développement durable », explique M. Neves. « Suite à notre première collaboration avec le CEP, nos membres ont pris l'initiative d'établir un rapport interne et d'étudier les activités des sociétés GeSI afin de soutenir leurs stratégies individuelles. C'est un exemple parmi d'autres de l'influence que nos activités externes peuvent avoir sur nos programmes internes.

Relever des défis complexes

Le développement durable représente des défis de plus en plus complexes pour les entreprises. Pour faciliter les accords et les activités de communication visant à combler les lacunes entre les secteurs qui n'ont jamais interagi auparavant, diverses compétences humaines et capacités technologiques sont nécessaires.

« Les consommateurs exigent une meilleure traçabilité, tout au long du cycle de vie des produits afin de garantir la qualité et la conformité réglementaire, et il est probable que des technologies comme la Blockchain joueront un rôle important dans cette démarche », explique M. Flichy de VEOLIA. « Un autre défi clé réside dans la nécessité de partager davantage de données. Les efforts de collaboration actuels ne sont qu'un début. Il devient de plus en plus indispensable d'accroître la collaboration et la co-construction, et de réfléchir à la complémentarité des différentes solutions, pour trouver la voie vers le développement durable. »

« Notre plus grand défi consiste à éviter les doublons et la concurrence inutile entre les entreprises »

Luis Neves, PDG de GeSI

Mais il n'existe pas de solution universelle. Dans un article daté de 2020, « Knowledge architecture for a circular economy » (L'architecture des connaissances pour une économie circulaire), Circle Economy, une organisation basée aux États-Unis qui travaille avec des entreprises et des communes pour favoriser la transition vers une économie circulaire, a identifié qu'un équilibre délicat doit être trouvé pour s'assurer que les systèmes et les processus s'appliquent de façon égale dans différents contextes et différentes régions.

« À mesure que l'intérêt mondial pour l'économie circularité s'accroît, les efforts visant à traduire les connaissances, les infrastructures et les données en la matière en outils numériques permettent d'ouvrir l'accès à un public plus large », affirme le rapport. « Cela permet de faciliter l'analyse, la prise de décision et le suivi des progrès. Nous constatons une augmentation du volume de ces outils et de ces bases de données. [Cependant,] pour que les outils numériques réalisent leur plein potentiel, nous devons intégrer une compréhension commune de ce que représentent ces frameworks, quelle que soit la langue dans laquelle ils sont exprimés. »

La collaboration en matière de développement durable dans des secteurs disparates est un objectif intimidant, mais le partage des connaissances entre les différents secteurs contribue à sa progression.

« Le grand changement attendu, et qui commence à voir le jour, concerne la façon dont nous pensons les systèmes, que ce soit en matière de conception, d'utilisation des produits ou de chaîne d'approvisionnement », explique M. Clark, d'Amcor. « Le passage que nous observons, d'un système linéaire où chacun joue son propre rôle, à un système où tout le monde pense de façon circulaire, constituera un véritable changement de culture et de connaissance, pour aller vers une réelle durabilité.


Cinq associations à but non lucratif, leaders du développement durable

Business for Social Responsibility (BSR)

Réseau mondial d'entreprises, d'initiatives collaboratives intersectorielles et de partenariats financés par des subventions, BSR cherche à s'assurer qu'aucune entreprise ne reste seule pour relever les défis du développement durable.

Circle Economy

Travaille avec une communauté mondiale de villes, d'entreprises et de gouvernements pour accélérer la mise en œuvre pratique et évolutive de l'économie circulaire.

La Fondation Ellen MacArthur

Travaille avec les entreprises, les universités, les décideurs politiques et les institutions du monde entier pour développer et promouvoir l'économie circulaire et mobiliser des solutions de systèmes à grande échelle.

Global Enabling Sustainability Initiative (GeSI)

Facilite la collaboration pour identifier des solutions répondant à des problématiques réelles, en particulier dans le secteur des technologies de l'information et des communications (TIC) et, de façon plus générale, dans la communauté du développement durable.

Pacte mondial des Nations Unies

La plus grande initiative mondiale de développement durable encourage les entreprises à adopter des politiques durables et socialement responsables, et à rendre compte de leur mise en œuvre. Elle rassemble des entreprises et des agences des Nations Unies ainsi que d'autres organisations, telles que des groupes de travail, des ONG et des associations communautaires et confessionnelles.

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