Si vous voulez vous mettre au jogging pour améliorer votre forme, vous achèterez probablement des chaussures de course dans un magasin de sport. Mais si elles sont inconfortables ou vous donnent des ampoules, vous abandonnerez sans doute rapidement vos bonnes résolutions et n’achèterez plus jamais cette marque.
Afin d’être certain de satisfaire ses clients, Adidas teste la technologie d’impression 3D pour fabriquer des semelles intérieures sur mesure parfaitement adaptées aux points de pression et à la morphologie de chaque individu. Le concept Futurecraft 3D, qui n’est encore qu’à l’état de prototype, a été créé en coopération avec Materialise, spécialiste des logiciels et des services de fabrication additive, implanté à Louvain, en Belgique.
A l’avenir, vous pourrez entrer dans une boutique Adidas, faire quelques foulées sur un tapis roulant et commander des chaussures de course dont la semelle intérieure aura été imprimée en 3D, à vos mesures, d’après un scan de vos pieds.
« Depuis le début, l’impression 3D permet une liberté totale de conception. Il devient ainsi possible d’améliorer l’esthétique et, comme le montre notre partenariat avec Adidas, d’optimiser les objets selon leur fonction, et non plus seulement selon leur fabrication », déclare Alireza Parandian, directeur du développement commercial du prêt-à-porter chez Materialise. « La liberté de conception peut aussi être portée à son plus haut niveau, c’est-à-dire l’individualisation. »
UN NOUVELLE CONCEPTION
À l’inverse de la fabrication traditionnelle, qui consiste à retirer de la matière pour créer une pièce, la plupart des procédés de fabrication additive, également appelée « impression 3D », utilisent des logiciels de modélisation 3D pour ajouter, couche par couche, de la matière (qui peut être du plastique, du nylon, de l’époxy, des résines, voire des feuilles de papier, etc.) pour arriver au produit final.
« PERMETTRE AUX CLIENTS DE REPRENDRE LE POUVOIR ET D’APPORTER UNE TOUCHE PERSONNELLE À LEURS PRODUITS FINAUX, C’EST ÇA QUI, AU FINAL, CRÉERA PLUS DE VALEUR. C’EST LÀ TOUT L’INTÉRÊT DE LA FABRICATION ADDITIVE. »
ALIREZA PARANDIAN
DIRECTEUR DU DÉVELOPPEMENT COMMERCIAL DU PRÊT-À-PORTER, MATERIALISE
Cette technologie est exploitée dans différents secteurs de la grande consommation, parmi lesquels, le prêt-à-porter, les articles ménagers, les montures de lunettes, les bijoux, la bagagerie, les jouets, sans oublier l’orthopédie et la médecine. La liste ne cesse de s’allonger, à mesure que l’adoption de l’impression 3D s’étend à la maison et au bureau. Les spécialistes de la fabrication additive prévoient même qu’il sera un jour possible de se connecter sur le site Internet d’une entreprise et de télécharger, pour l’imprimer en 3D, le fichier de CAO d’une pièce de rechange d’aspirateur, par exemple.
Cette expansion rapide profite au développement d’entreprises comme Arcam, installée à Mölndal, en Suède, qui s’est spécialisée dans les imprimantes 3D à fusion par faisceau d’électrons (EBM, Electron Beam Melting), principalement pour les industries aéronautique et orthopédique.
« Nous avons démarré en tant que fournisseur d’imprimantes 3D pour créer des prototypes, ensuite nous avons évolué pour devenir un fournisseur de machines pour les ateliers de fabrication », explique Magnus René, PDG d’Arcam. « Nos clients utilisent nos machines pour des application concrètes sur leur chaîne de montage. Cela ouvre les yeux d’autres entreprises qui comprennent qu’elles peuvent également s’en servir pour leur propre production. De plus en plus de gens prennent conscience que la fabrication additive peut être une méthode de production viable. »
UN MODE DE PRODUCTION VIABLE
Les plus prompts à avoir adopté l’impression 3D estiment que la fabrication additive pourrait grandement améliorer la conception des produits. Elle peut également réduire les coûts, puisque les consommateurs et les fabricants peuvent créer rapidement ce dont ils ont besoin, lorsqu’ils en ont besoin.
« La fabrication additive vous permet de produire efficacement », constate Magnus René. « Les frais d’outillage, tout comme ceux liés au démarrage d’une série, diminuent voire disparaissent. Avec les progrès constants qui voient le jour, les technologies d’impression 3D seront de plus en plus rentables. »
« Nos clients utilisent nos machines pour des application concrètes sur leur chaine de production. Cela ouvre les yeux d’autres entreprises qui comprennent qu’elles peuvent également s’en servir pour leur propre production.»
MAGNUS RENÉ
PRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNÉRAL, ARCAM
Selon Alireza Parandian, trois compétences sont au cœur de la fabrication additive : la qualité, la fiabilité et la traçabilité. Leur importance se fait particulièrement ressentir dans les secteurs très réglementés, tels que la médecine et l’aéronautique. Avec la flexibilité offerte par la fabrication additive, les entreprises doivent veiller à respecter la réglementation dès le départ.
« Dans le secteur médical, nous disposons d’une gamme de produits réservée aux gabarits chirurgicaux, qui doivent satisfaire à des normes rigoureuses. Idem pour l’industrie aéronautique », confie Alireza Parandian. « Nous avons également une gamme certifiée pour les lunettes. L’industrie des du prêt-à-porter est très exigeante du point de vue de l’esthétique, ce qui nous impose ce niveau de qualité, de contrôle et de cohérence. »
SOURCE D’EFFICACITÉ ET D’ÉCONOMIES
Andy Middleton, président de la région EMEA chez Stratasys, un fabricant d’imprimantes 3D et de systèmes de production, installé à Eden Prairie, dans le Minnesota, pense que les sociétés du secteur des biens de consommation, qui doivent fabriquer des produits en millions d’exemplaires, adopteront largement la fabrication additive, lorsque celle-ci aura prouvé qu’elle est plus efficace que les méthodes de fabrication traditionnelles.
« En ce qui concerne la production de pièces en petites quantités ou à la demande, qui améliore les workflows, l’évolution de l’impression 3D génère des avantages significatifs, du laboratoire de prototypage jusqu’à », précise Andy Middleton. « Je pense que l’effet positif de l’impression 3D et le nombre croissant d’entreprises qui adoptent cette technologie sera source d’efficacité et d’économies qui contribueront à faire progresser l’industrie manufacturière. »
Dans la vente au détail et la fabrication, Alireza Parandian estime que l’avenir de la fabrication additive passe par davantage de pouvoir de création donné au concepteur et au consommateur, comme dans le cas d’Adidas.
« Permettre aux clients de reprendre le pouvoir et d’apporter une touche personnelle à leurs produits finaux, c’est ça qui, au final, créera plus de valeur », souligne-t-il. « C’est là tout l’intérêt de la fabrication additive. »
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