La tendance vers une intégration plus étroite ne fera que s’accélérer. La période de lancement du produit sur le marché diminue, c’est pourquoi la conception du logiciel doit s’effectuer en même temps que celle du matériel. Dans bien des cas, les exigences du logiciel au niveau utilisateur dictent la conception de la puce. Avant, c’était l’inverse.
Quels sont les plus grands défis en matière de modélisation de systèmes, d’intégration et de conception pour l’utilisateur ?
Prenons l’exemple des téléphones portables. La contribution de l’utilisateur final doit intervenir plus tôt dans le cycle de conception car elle aura une influence à la fois sur le logiciel et sur les sous- systèmes électromécaniques. Par ailleurs, tout doit désormais être écologique et à faible économie d’énergie. Outre le fait que le produit fonctionne, vous avez de nombreux éléments à prendre en compte.
C’est pourquoi on assiste à une sensibilisation croissante en matière de gestion du cycle de vie du produit (PLM) sur l’ensemble des disciplines d’ingénierie. Il y a tellement de pièces à assembler en même temps, que le PLM s’avère très utile pour relever ce défi.
Le terme « systèmes cyber-physiques » (CPS) est souvent utilisé pour décrire la coordination des éléments informatiques et physiques d’un système. Comment anticipez-vous le développement de cette tendance ?
Vous pouvez même étendre ce processus à la biologie. Il existe un mouvement qui tend à rapprocher la génétique de l’électronique, et à favoriser l’intégration de ce dernier dans le corps humain. Ces systèmes, dans lesquels même les cellules feraient office de transistors, semblent relever de la science-fiction.
« Dans bien des cas, les exigences du logiciel au niveau utilisateur dictent la conception de la puce. avant, c’était l'inverse. »
John Blyler
Editeur et professeur spécialiste en haute technologie
Qu’en est-il du marché des puces sans fil ?
La question est de savoir comment alimenter ces capteurs. Les systèmes récupérateurs d’énergie sont des dispositifs puisant l’énergie de l’environnement, comme la rotation du pneu. Dans le cas du champ, vous pourriez avoir recours à l’énergie solaire ou puiser de l’énergie des différences de pH (acidité/alcalinité) entre le sol et les cultures pour alimenter un petit circuit de radiofréquence et finir par renvoyer l’information au cloud.
Tout cela est passionnant et pourtant, l’industrie High-Tech peine à recruter. Comment motiver les étudiants à opter pour une carrière dans ce domaine ?
Lorsqu’on évoque une carrière dans la haute technologie, un facteur souvent ignoré est la compétence. Outre une excellence technique, les candidats doivent être dotés de connaissances humaines et d’une forte intelligence émotionnelle. L’impulsion d’Internet et des médias sociaux a pris quelque peu le dessus sur les qualités relationnelles. Dans un environnement globalisé, nous recherchons des qualités relationnelles et une sensibilité culturelle. Nous ne pouvons pas uniquement nous concentrer sur le côté scientifique de la haute technologie.