Rapatrier les emplois

Master Lock prouve que c’est possible

William J. Holstein
25 April 2013

1 minutes

Les emplois manufacturiers délocalisés ne sont plus forcément les mêmes lorsqu’ils rentrent au pays.

En 2012, l’entreprise américaine Master Lock Co. s’est retrouvée sous les feux des projecteurs lorsqu’elle a révélé avoir rapatrié à Milwaukee 100 emplois précédemment délocalisés en Chine et au Mexique.

La société a déclaré que sa décision avait été motivée par la hausse des coûts du travail et de la logistique en Asie, par la pénurie de main-d’œuvre dans les zones côtières de la Chine, et parce la monnaie chinoise était plus forte. Entre-temps, les coûts globaux de l’usine Master Lock de Milwaukee n’ont pas augmenté autant qu’en Chine, en partie grâce aux concessions des syndicats. En rapatriant le travail, l’entreprise peut contrôler sa production, et fournir un meilleur service à ses clients.

Cependant, Master Lock ne recrute pas des ouvriers peu qualifiés comme ceux que l’entreprise avait licenciés lorsqu’elle avait délocalisé sa production à l’étranger. Au contraire, elle a besoin d’ouvriers capables de faire fonctionner les nouveaux équipements et de superviser ses systèmes complexes de production automatisés, ce qui a permis de maintenir la fabrication haut de gamme dans le Wisconsin, en réduisant les coûts.

L’entreprise cherche également à améliorer la structure de sa chaîne d’approvisionnement nord-américaine, qui requiert des compétences complexes. Le manque d’ouvriers compétents pourrait limiter l’effort de relocalisation de Master Lock aux États-Unis. « La main-d’œuvre qualifiée vieillit et le nombre de jeunes susceptibles de côtoyer ces métiers – via leur école, leur famille ou leurs amis – diminue », observe John Heppner, directeur général de Master Lock.

Pour y remédier, Master Lock a établi des partenariats avec des établissements de formation techniques locaux afin de recruter des ouvriers et de développer un programme industriel pour enseigner les compétences dont Master Lock a besoin. John Heppner souligne par ailleurs que le climat global qui entoure la production aux États-Unis doit encore être amélioré.

« Nous avons mis du temps à saper notre base de production, et nous mettrons du temps à la rajeunir et à la relancer », affirme Willy Shih, professeur à Harvard Business School. Et même si les nouveaux emplois exigent des compétences supplémentaires, Master Lock prouve que c’est possible.

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