COMPASS : Parlez-nous de Metsä Board et de vos produits. Qu'est-ce qui fait votre singularité ?
Markku Leskelä : Nous fabriquons du carton et concevons des emballages recyclables en fibre de bois certifiée. C’est notre approche de l'ingénierie qui nous rend unique. Nous visons à répondre aux besoins d'emballage les plus exigeants de manière rapide, rentable et surtout durable.
La hausse de la demande mondiale d'emballages va de pair avec la nécessité de créer de nouvelles solutions durables pour remplacer les matériaux fossiles. Sur ce point, nous voulons être à l'avant-garde, en créant des produits légers, recyclables et compostables. Nous sommes toujours à la recherche de moyens de réduire notre empreinte carbone et nous visons une production et des produits entièrement zéro fossile d'ici 2030.
Qui sont vos clients ? Pourquoi choisissent-ils Metsä Board plutôt que vos concurrents ?
ML : Nos clients sont dispersés à travers le monde. Ils travaillent dans des secteurs variés, comme les produits de grande consommation ou l'industrie pharmaceutique. En fait, les consommateurs utilisent chaque jour des millions d'emballages fabriqués à partir de carton Metsä Board. Notre premier marché est l'Europe, suivie de près par l'Amérique, mais nous notons une demande croissante de la part des entreprises de toute la région Asie-Pacifique.
Nos clients nous apprécient pour la qualité supérieure et constante de nos produits, qui repose sur l'excellence de nos usines et sur notre pâte à papier maison de haute qualité. Outre nos performances techniques, ils apprécient également notre engagement en faveur du développement durable. En effet, alors que la réduction des déchets d'emballage devient une priorité à l'échelle mondiale, nos clients accordent de plus en plus d'importance à la durabilité. C'est là que nous voulons exceller : en optimisant les matériaux et la structure des emballages, nous pouvons proposer à nos clients des solutions d'emballage encore plus durables et performantes. Par ailleurs, le lancement de Metsä Board 360 Services nous permet d'aller encore plus loin.
« En comparaison avec le prototypage physique, nous pouvons recommander un carton optimal ou proposer des améliorations 85 % plus vite. »
Markku Leskelä
vice-président de la recherche et du développement de produits, Metsä Board
Qu'est-ce que Metsä Board 360 Services ?
ML : Metsä Board 360 Services a pour but d'aider nos clients à créer la meilleure solution en fonction de leurs besoins, tout en réduisant l'impact environnemental de leurs emballages. Grâce à des technologies de simulation avancées, nous pouvons créer des jumeaux virtuels des solutions d'emballage existantes de nos clients et comparer leurs performances à celles de nos dernières innovations, dans divers environnements simulés. Nous pouvons améliorer la fonctionnalité, la recyclabilité et l'image de marque dans ce monde virtuel, et optimiser les performances du produit tout en réduisant son empreinte carbone et son coût. Qui plus est, nous faisons nos propositions beaucoup plus rapidement qu'avec un prototypage physique. Nous pouvons recommander un carton optimal ou proposer des améliorations 85 % plus vite. Cette prouesse est accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par nos clients.
Pekka Suokas : Metsä Board 360 Services facilite un changement radical dans notre façon de travailler. Par exemple, nous avions l'habitude de faire un prototype d'emballage, qui devait ensuite être transporté pour être testé. En fonction des résultats des tests, nous l'adaptions, le testions à nouveau, et ainsi de suite. Ce processus était long et coûteux. Or nos clients n'ont ni beaucoup de temps ni beaucoup d'argent. En créant informatiquement des jumeaux numériques 3D des produits, nous supprimons l'étape du prototypage physique tout en améliorant considérablement l'expérience client.
D'un point de vue commercial, quel est votre principal défi ? Les demandes changeantes de vos clients ajoutent-elles une complexité supplémentaire ?
ML : Nous voulons répondre aux besoins de nos clients et à la demande croissante. Dans les produits de grande consommation, par exemple, les clients préparent souvent le pic d'activité de Noël dès le printemps. Nous devons donc nous y préparer. La pandémie a aussi engendré une demande supplémentaire, avec une hausse considérable du commerce en ligne, et des besoins accrus de la part de l'industrie pharmaceutique.
Le marché du commerce électronique a des besoins uniques en matière d'emballage, différents de la vente en magasin. Les points de contact sont beaucoup plus nombreux, car les colis sont chargés et déchargés plusieurs fois avant d'atteindre leur destinataire. La qualité du carton et la conception de l'emballage doivent donc être optimales pour résister à ces manipulations, tout en veillant à ce que les colis soient légers et aient une empreinte carbone minimale.
Dans l'industrie pharmaceutique, les exigences sont différentes. Les emballages doivent répondre à des réglementations strictes et résister à des températures extrêmes. Prenez l'exemple de notre emballage pour stocker et transporter les vaccins contre le COVID-19. Son épaisseur, sa résistance mécanique et ses propriétés d'absorption devaient rester stables, même à une température de -70 degrés Celsius.
En quoi la technologie de simulation en 3D vous aide-t-elle à relever ces défis ?
« En créant informatiquement des jumeaux numériques 3D des produits, nous supprimons l'étape du prototypage physique tout en améliorant considérablement l'expérience client. »
Pekka Suokas
directeur de la R&D, Metsä Board
PS : La simulation nous permet de tester rapidement un nombre quasi infini d'applications de nos produits. Pour les biens de grande consommation, nous pouvons trouver le juste équilibre entre la résistance, la taille et les performances, tout en limitant les coûts. Un carton plus léger, ce sont des économies de matériaux considérables. Nous produisons chaque année 1,3 million de tonnes de carton. Si tout ce carton était utilisé pour fabriquer, par exemple, des paquets de céréales de 19 grammes chacun, on pourrait faire 160 millions de paquets par jour. En réduisant le poids ne serait-ce que d'1 %, on économiserait alors la quantité de ressources naturelles équivalente à 1,6 million de paquets par jour.
La simulation offre des avantages similaires à nos clients du secteur pharmaceutique. Nous pouvons effectuer des simulations virtuelles sur la façon dont nos emballages se comportent à -70 degrés Celsius et y ajouter des tests de transport et de conditionnement du carton. Et ce, en une journée seulement, au lieu des semaines qui auraient été nécessaires pour le prototypage et les tests physiques.
Quelles sont les prochaines étapes dans votre stratégie à court et à long terme ?
PS : Notre succès dépend de la rapidité avec laquelle nous pourrons recommander un carton optimal, mettre au point de nouvelles solutions et les livrer à nos clients. Je suis certain que la simulation nous y aidera. C'est grâce à ce type de technologie avancée que nous pourrons dépasser les fournisseurs traditionnels, en termes de propositions et de rapidité. La simulation promet d'offrir de nouvelles possibilités et des applications intéressantes, que j'ai hâte de découvrir.