L’innovation humaine retrace l’histoire de rêveurs et d’hommes d’action qui ont découvert des moyens de remuer ciel et terre, ou, dans le cas de l’exploration spatiale, au-delà du ciel et de la terre, à l’aide non seulement de formules, d’expérimentations et d’équations, mais également grâce à l’imagination, la créativité et la collaboration. C’est une histoire d’idées qui, au départ, semblent impossible mais qui ensuite se concrétisent.
La Station spatiale internationale (SSI) est une merveille d’ingénierie humaine et d’innovation. C’est le tremplin de l’humanité vers le reste de la galaxie. La SSI est un lieu où les astronautes travaillent loin de la Terre mais pour elle, sur des progrès qui nourrissent les avancées scientifiques et améliorent notre qualité de vie, notre santé, la qualité de l’eau que nous buvons et de l’air que nous respirons.
La station relève du domaine du rêve : un laboratoire en orbite, assez grand pour abriter un terrain de football. Plus vaste qu’une maison à six pièces, elle parcourt l’équivalent du trajet Terre- Lune en quasiment un jour, et a déjà accueilli plus de 200 personnes.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette station spatiale n’a pas été montée dans les frontières d’un pays mais dans l’espace. C’est le fruit de plus de dix ans d’assemblage : 41 missions spatiales d’assemblage comprenant des portions de plus de 115 vols spatiaux menés sur cinq véhicules de lancement différents, et plus d’imagination et d’ingéniosité humaine qu’il n’est possible de mesurer. Son logiciel sur orbite contrôle environ 350 000 capteurs. Sur le seul segment américain, 1,5 million de lignes de code de logiciel embarqué fonctionnent sur 44 ordinateurs qui communiquent via 100 réseaux de données pour transférer 400 000 signaux.
« PLUS NOUS PROGRESSONS DANS L’INTERNET DES EXPÉRIENCES, PLUS NOUS DÉVELOPPONS NOTRE CONCEPT DU POSSIBLE. »
CHARLES F. BOLDEN JR.
ADMINISTRATEUR, NASA
L’orbite de la station, à 400 km au-dessus de la Terre, est un hommage vivant à plus de 100 000 chercheurs issus de 16 pays et 37 États américains. Tout comme Internet, la SSI est un système d’emboîtement de systèmes ultra complexes, rassemblés pour créer un système de systèmes si complexe et puissant qu’il défie notre capacité à évaluer son potentiel. En réalité, la SSI a donné naissance à toutes sortes de progrès que ses créateurs n’auraient jamais imaginés :
Il ne s’agit là que de quelques exemples parmi d’autres. Le point important est qu’à mesure que nos astronautes étendent la présence humaine dans le système solaire, ils élargissent notre définition de ce qui est possible sur Terre.
Que signifie ceci pour ceux qui mettent au point l’Internet des Objets, et l’Internet des Expériences que ces objets vont permettre ? Qu’avec la collaboration au-delà des frontières nationales au profit de l’humanité, même le ciel n’est plus une limite. Que chaque fois qu’une avancée technologique apparait, nous bénéficions d’un effet multiplicateur en termes d’innovations, de découvertes et de retombées bénéfiques pour l’humanité.
Plus nous déployons notre présence dans l’espace, plus nous en apprenons sur nous-mêmes et sur notre place dans l’univers. Et plus nous progressons dans l’Internet des Expériences, plus nous développons notre concept du possible, tout en améliorant notre qualité de vie et en approfondissant notre connexion les uns aux autres.
Charles Frank « Charlie » Bolden Jr. est le 12e administrateur de la NASA en 2009, après une carrière de 34 ans dans le Corps des Marines américains, dont 14 ans en tant que membre de l’Astronaut Office de la NASA et quatre périodes à bord de la Station spatiale internationale (deux comme commandant et deux comme pilote). Ses vols incluent le déploiement du télescope Hubble Space et la première mission de la navette conjointe États-Unis/Russie. C. Bolden, né à Columbia (Caroline du Sud, États-Unis) est titulaire d’une licence scientifique en génie électrique et d’un master scientifique en gestion des systèmes.PROFIL